Temps des fêtes et bénévolat : comment s’y retrouver dans l’effervescence?

Chaque année, dès novembre, un vent de générosité souffle sur Montréal. Les demandes des organismes augmentent, les campagnes de dons se multiplient et de nombreuses personnes souhaitent « faire leur part ». Le temps des fêtes devient alors un moment fort de mobilisation, autant pour les personnes bénévoles que pour les organismes qui les accueillent.

Au Centre d’action bénévole de Montréal (CABM), nous voyons très concrètement cette recrudescence d’élan, belle et touchante, mais parfois déroutante. Comment s’y retrouver dans cette effervescence, sans s’épuiser ni ajouter de pression à des équipes déjà très sollicitées? Et surtout, comment faire en sorte que ces gestes aient du sens, pendant les fêtes et le reste de l’année?

Un engouement bien réel… et des besoins qui durent

Pour les organismes communautaires, la hausse d’intérêt pendant les fêtes est une formidable occasion de créer des liens, de faire connaître leurs services et de répondre à une partie des besoins plus visibles en décembre. Beaucoup organisent des activités spéciales : paniers de Noël, repas communautaires, visites, événements festifs, sorties, campagnes de collecte.

Mais la précarité, l’isolement, les problèmes de santé, la détresse psychologique, les réalités liées au statut migratoire ou aux discriminations ne s’arrêtent pas après les fêtes. Les besoins se font sentir à l’année, parfois de manière plus discrète, mais tout aussi urgente.

Reconnaître cette réalité, ce n’est pas diminuer la valeur des gestes posés en décembre. C’est simplement se rappeler que derrière chaque action ponctuelle se cache souvent une histoire qui continue en janvier, en mars, en juillet.

Et si le « bénévolat des fêtes » devenait un point de départ?

Sans être moralisateur, il peut être utile de se poser quelques questions simples quand on ressent l’élan de s’impliquer uniquement en décembre :

  • Qu’est-ce qui me touche dans cette cause, et est-ce que cette réalité existe seulement pendant les fêtes?

  • Est-ce que je souhaite que mon geste soit un moment ponctuel, ou un premier pas vers quelque chose de plus régulier, même très modeste?

  • Comment mon implication peut-elle aider les organismes à des périodes où les offres de bénévolat sont moins « à la mode », mais tout aussi nécessaires.

Il ne s’agit pas de culpabiliser les élans saisonniers, au contraire. Ces élans sont précieux, ils témoignent d’un désir de solidarité. L’invitation, au CABM, est de voir en eux une porte d’entrée : une manière d’ouvrir un dialogue avec les organismes, de découvrir leur mission, puis de choisir, à son propre rythme, si et comment on souhaite poursuivre l’aventure au-delà des fêtes.

Comment choisir où et comment s’impliquer?

Quand l’offre d’occasions d’implication explose, il peut être difficile de s’y retrouver. Quelques repères peuvent aider à faire un choix éclairé :

  • Se demander ce que l’on peut raisonnablement offrir (temps, énergie, compétences, déplacements) sans se mettre soi-même en difficulté.

  • Vérifier si l’organisme a vraiment besoin de renfort à ce moment précis ou si une implication un peu plus tard pourra être encore plus utile.

  • Chercher des façons de s’impliquer qui peuvent se poursuivre après les fêtes, même une fois par mois, pour offrir une certaine continuité aux personnes aidées.

  • Privilégier des organismes enracinés dans la communauté locale, qui connaissent bien les réalités du terrain et les besoins à long terme.

Pour explorer des occasions de bénévolat adaptées à vos intérêts et à vos disponibilités, vous pouvez consulter les offres de bénévolat à Montréal sur le site du CABM.

Mettre l’accès et l’inclusion au cœur de ses choix.

Choisir de s’impliquer, c’est aussi se demander qui est inclus… et qui ne l’est pas. L’accès au bénévolat et aux services peut être limité par la langue, les horaires, la mobilité, la situation familiale, le statut migratoire, la santé mentale, le revenu ou encore la discrimination.

Quelques questions à garder en tête, comme personne bénévole ou comme organisme :

  • Qui peut réellement participer à cette activité (lieu, heure, transport, langue, accessibilité du bâtiment)?

  • Est-ce que les consignes et attentes sont claires, bienveillantes et compréhensibles pour des personnes aux parcours variés?

  • Comment accueillir des personnes bénévoles issues de la diversité (culturelle, de genre, d’âge, de capacité) sans les marginaliser ni les sursolliciter?

  • Comment faire en sorte que la participation soit sécuritaire et respectueuse pour les personnes qui reçoivent l’aide comme pour celles qui la donnent?

Au CABM, nous travaillons à intégrer cette posture d’accès et d’inclusion dans l’ensemble de nos services, autant dans l’orientation des bénévoles que dans le soutien aux gestionnaires de bénévoles.

Le rôle du CABM : transformer l’élan des fêtes en impact durable

Le Centre d’action bénévole de Montréal accompagne à la fois :

  • les personnes bénévoles ou aspirant·e·s bénévoles qui cherchent une occasion d’implication alignée avec leurs valeurs et leurs réalités de vie

  • les organismes qui souhaitent structurer leurs programmes de bénévolat et mieux accueillir leurs équipes, notamment par la formation et le conseil.

Concrètement, nous offrons :

  • une plateforme d’offres de bénévolat
     avec une variété de filtres pour trouver le bon jumelage;

  • un service d’inscription et d’accompagnement des personnes bénévoles
     pour y voir plus clair;

  • des formations et du soutien en gestion de bénévoles pour les organismes, afin que l’expérience soit positive, structurée et inclusive pour tout le monde.

Notre souhait : que chaque personne bénévole se sente utile, respectée, soutenue et en cohérence avec ses valeurs, et que chaque organisme puisse compter sur des contributions adaptées à sa réalité.

Ce que ça peut semer

On ne fait pas du bénévolat avec les enfants pour les "transformer" en citoyen·nes modèles. On le fait parce que c’est une manière concrète de leur dire : tu fais partie du monde, et ce que tu fais a du sens.

Ces gestes créent une familiarité avec l'engagement. Plus tard, ils et elles se souviendront peut-être moins du geste précis que du sentiment associé : j’étais capable, j’étais utile, j’étais écouté·e.

Envie de vous impliquer… pendant les fêtes et après?

Autour des fêtes, de nombreux organismes ont vraiment besoin d’un coup de main ponctuel pour réaliser leurs activités spéciales : préparation et distribution de paniers, repas communautaires, visites, événements festifs, campagnes de collecte. Ces gestes ponctuels font une vraie différence. Ils permettent de répondre à une pression saisonnière très forte et de soutenir des équipes souvent petites, qui portent beaucoup sur leurs épaules.

En même temps, chaque expérience bénévole pendant les fêtes peut devenir une porte d’entrée vers une relation plus durable avec ces organismes essentiels à notre tissu social. Prendre le temps de découvrir leur mission, comprendre à quels besoins ils répondent toute l’année et voir comment l’on pourrait revenir offrir du temps, même de façon occasionnelle, contribue à renforcer ce filet de solidarité qui nous relie les un·e·s aux autres.

Si vous avez envie de poser un geste concret pour soutenir les activités des fêtes, ou si vous souhaitez explorer comment poursuivre l’aventure par la suite, notre équipe est là pour vous accompagner :

Consultez notre plateforme de jumelage ou contactez-nous directement. Les gestes posés à Noël sont précieux. Et parfois, le plus beau prolongement de ce cadeau consiste à garder le lien avec les organismes rencontrés, à son rythme, tout au long de l’année.

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